Cuba libre !
Décembre 2018 – Janvier 2019
Cuba m’a conquise et a éveillé chaque jour un peu plus mes 5 sens. J’en ai pris plein les yeux entre les couleurs des maisons, les vieilles voitures américaines des années 60, le turquoise de la mer et la nature verdoyante ; plein les oreilles de la musique joyeuse et entrainante qui m’a accompagnée où que je sois avec un gros coup de cœur pour la salsa qui a envouté mon corps et mon cœur; plein les papilles des délices de la cuisine cubaine, des fruits juteux sans oublier le Rhum; plein les narines de la fumée infernale des cigares; et par-dessus tout, j’ai été profondément touchée par les Cubains adorables, accueillants et (très) charmeurs et par l’histoire incroyable de ce pays marqué à vie par la révolution, portant Fidel et Le Che en héros éternels.
Comme déjà évoqué dans d’autres articles de ce blog, ce voyage à Cuba a aussi et surtout été la rencontre avec la liberté, avec MA liberté. La nuit du nouvel an, au rythme enflammé de la Salsa, j’ai enfanté ma LIBERTE. J’ai déchiré les vêtements trop petits dans lesquels j’étais depuis si longtemps, j’ai fissuré les carcans dans lesquels je m’étais enfermée. Ce voyage a été l’initiation d’un chemin d’émancipation riche en transformations.
Mais avant de vous parler de l’effet post-Cuba, laissez-moi rembobiner le film un instant.
Pendant de longues années j’ai été dans la mascarade. Je me mettais en scène derrière le masque de la gentille petite fille sage essayant de faire plaisir à tout le monde pour être aimée, le masque de la bonne élève s’efforçant de faire parfaitement ce qu’on lui demandait, championne tout catégorie de la sur-adaptation, pro du contrôle et de l’anticipation parce que « on ne sait jamais » ! 1ère de la classe, Bac S, école préparatoire, école d’ingénieure, danse classique, arriver 45 minutes minimum avant le départ d’un train, réserver tout bien en avance – l’hôtel A dans la ville A, l’hôtel B dans la ville B, l’hôtel C dans la ville C – pour un voyage. J’arrête ici la liste, vous avez compris.
Mais ça c’était avant !
En janvier donc, alors que je partais avec la même amie que d’habitude, celle avec qui on réservait tout à l’avance, on décide de ne réserver que 2-3 nuits puis de faire au fur et à mesure. On décide de laisser la place à l’imprévu. Et tout le voyage a été fait de rencontres incroyables, d’événements totalement insolites comme par exemple se faire embarquer sur scène devant 300 personne pour un concours de danse en couple avec un danseur professionnel. 1h où on devait improviser danse latine, danse internationale, danse des canards j’en passe et des meilleurs. A ce stade j’avais 2 options : subir, serrer les fesses et attendre douloureusement que ce moment inconfortable se termine ; accepter, débrancher mon cerveau, rentrer dans la danse et m’amuser en profitant de chaque minute. J’ai choisi la 2ème option et tenez-vous bien, j’ai gagné à l’applaudimètre… une bouteille de Rhum !
L’invitation de l’incertain comme compagnon de voyage avait attiré une amie explosive, la joie de vivre… que j’ai mis bien au chaud dans mon sac à dos avant de rentrer.
Quand je dis que ce voyage a enfanté ma liberté c’est métaphorique et en même temps ça se traduit par une cascade d’évènements on ne peut plus concrets :
- Le lendemain de mon retour à Paris, je cherche un endroit où danser la salsa ayant eu un véritable coup de foudre pour cette danse fluide, sensuelle. Danser la salsa me permet de rentrer en contact avec l’autre avec le corps et non avec le mental ce qui est nouveau pour moi. Danser la salsa m’oblige à lâche le contrôle, et oui, pas possible d’anticiper le moindre pas car c’est l’homme qui guide et j’ai testé de guider des cubains et je peux vous dire que ça ne fonctionne pas du tout ! Danser la salsa me fait me sentir vivante, me fait vibrer, me connecte à ma joie de vivre. Me mettre en mouvement fait évoluer mon rapport à la vie : je danse avec ce qui est là, je bouge dans le mouvement, je m’assouplie avec ce qui ne se passe pas comme je voulais.
- En mars, je fais mon coming-out sur les réseaux sociaux. Je poste sur LinkedIn des articles en lien avec mon cheminement personnel, mon expertise, je commente des posts, me prends des scuds, réponds poliment et avec bienveillance tout en maintenant mon point de vue…et je me prends au jeu !
- Au travail, je sens que c’est le moment de changer de poste et d’imaginer mon prochain projet professionnel.
Vivre ma « révolution intérieure » après être allée à Cuba, au final c’est presque une évidence. On ne comptait plus le nombre de fois par jour où on croisait le mot « revolucion » sur les murs, des affiches, des bus !
A Cuba j’ai recouvré ma liberté d’Être, j’ai touché les étoiles. Hasta siempre !