De la danse classique à la danse médecine, du contrôle à l’intuition
La danse est entrée assez tôt dans ma vie. Mes parents m’ont raconté qu’à l’âge de 3 ans j’avais dansé toute la nuit sur le dance floor à l’occasion d’un mariage. Et aujourd’hui encore, je suis toujours la première et la dernière sur la piste de danse quelle que soit l’occasion !
J’ai commencé la danse classique à l’âge de 6 ans. Pendant près de 12 ans j’ai porté un tutu rose, fait des ronds de jambes et chaussé des pointes. J’aimais retrouver mes camarades plusieurs fois par semaine. J’adorais les musiques et trouvais les pas et les chorégraphies belles, harmonieuses, gracieuses. Et par-dessus tout j’aimais l’effervescence et l’adrénaline qui accompagnaient le gala de fin d’année que ce soit la préparation ou le jour J. Cela me permettait d’accepter la rigueur de ma prof, ancienne danseuse à l’opéra de Paris, et d’oublier les remarques cinglantes et les coups de bâtons. La danse classique m’a apporté la rigueur, m’a donné une structure, m’a appris à me tenir droite et m’a permis d’appréhender mon corps.
Puis j’ai rencontré 3 nouveaux types de dance.
Un de mes films préféré est « Save the last dance » et j’ai toujours rêvé de faire du hip-hop mais ma petite voix intérieure me disait que j’étais trop vieille pour ça et pas assez rebelle. Un jour j’ai sauté le pas. J’ai cherché sur internet et suis tombé sur « Paris Can Dance », l’école de la génialissime Amalia Salle (https://www.pariscandance.fr/). Dès le premier cours je me suis sentie à l’aise, je me suis amusée comme une folle et j’ai kiffé grave ! Le week-end j’allais retrouver mon crew sur le parvis de la BNF pour m’entrainer pour le spectacle de fin d’année : le Paris Can Dance show, un mélange de danseurs amateurs et professionnels. 9 mois après avoir commencé je dansais devant plus de 1000 personnes au Trianon. Quelle aventure incroyable. Après avoir expérimenté la grâce contrôlée avec la danse classique voilà que je libérais la rebelle espiègle enfermée en moi depuis toutes ces années !
Quelques mois après avoir commencé le hip-hop je partais à Cuba et avais un coup de foudre pour la salsa. Danser la salsa m’oblige à lâche le contrôle, et oui, impossible d’anticiper le moindre pas car c’est l’homme qui guide ! Danser la salsa me fait me sentir vivante et me connecte à ma joie de vivre. A la fin de chaque soirée salsa j’ai mal au zygomatiques à force de sourire tout le temps ! Avec la salsa j’avançais un pas de plus sur mon expression au monde, j’apprenais à exprimer ma sensualité et à accueillir l’imprévu.
En parallèle de ces 2 nouvelles danses, j’ai rencontré la danse intuitive. J’ai commencé par la danse des 5 rythmes mais c’est la danse médecine qui a conquis mon cœur et mon corps. En anglais la dance médecine se traduit par « mouvement medecine », la médecine du mouvement. Dans la danse médecine il n’y a pas d’enchainement ni de chorégraphie et il n’est pas non plus questions de chercher à faire quelque chose de beau ou de réussir quoi que ce soit. La danse médecine est une pratique de danse libre qui considère que nous avons un danseur/une danseuse qui vit à l’intérieure de nous. Ce danseur/cette danseuse ne demande qu’à être réveillé en mettant en mouvement dans l’instant présent l’intelligence du vivant qui vit en lui/elle, en laissant la vie circuler en lui/elle, en devenant la danse. La danse médecine est également étroitement connectée à la sagesse du chamanisme avec notamment une forte connexion aux 4 éléments.
J’ai la chance d’avoir dansé avec 2 enseignants de dance médecine extraordinaires : David Mooney (https://www.embodiment.ie/) et Virginie Rastello (http://www.e-luminescences.fr/). Quand elle parle de dance médecine, Virginie évoque le fait « d’être dans la vivance de ce qui nous habite sans jugement ». Ça ne peut pas plus résonner pour moi !
Quand je danse, guidée par David ou Virginie, je dis oui à ce qui est là : j’exprime ma joie, ma tristesse, ma colère. Je laisse libre cours à ma fluidité, à ma folie, à ma sensualité, à ma fougue, à mon ennui, à mon impatience. La danse médecine me reconnecte à mon intuition, à ma spontanéité. Elle me libère d’un quelconque résultat à atteindre et m’ancre dans le moment présent.
Il m’a fallu du temps mais j’ai fini par comprendre que le mouvement me libère de mes carcans, me purifie le cœur et l’âme, me met en joie. Bouger mon corps, faire circuler mes émotions et mon énergie intérieure me libère, m’équilibre, me stabilise. Aussi étonnant que ça puisse paraître, je suis stable dans le mouvement.
La danse est définitivement une compagne de route chère à mon cœur. Elle accompagne chaque phase de ma vie me guidant et me soutenant de ses qualités qui sont celles dont j’ai précisément besoin. Merci du fond du cœur.