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Être importante : quand Être devient suffisant

Depuis quelques mois, je me penche sur une blessure d’enfance ravivée par mes relations. À travers mes explorations, je partage avec vous mes découvertes et les associations que j’ai faites autour de mon besoin d’être importante.

 

1. Être importante = passer beaucoup de temps avec l’autre

Petite j’ai associé « être importante pour quelqu’un » avec « passer beaucoup de temps avec quelqu’un ».

J’imagine que vous avez une petit idée de qui m’a fait faire cette association ?
Mon père évidemment. 

Petite, j’ai passé énormément de temps avec lui. Vétérinaire, son cabinet se trouvait au rez-de-chaussée de notre maison. Dès que j’avais fini mes devoirs, je descendais le retrouver. Je complétais les carnets de santé des animaux, faisais moi-même les vaccins sous sa supervision, nourrissais les animaux malades en observation et l’accompagnais parfois pour des visites le mercredi après-midi pour vacciner les moutons ou assister à un vêlage – moment extraordinaire pour moi. 

Nous partagions également la passion des chevaux. Mon père avait réussi une négociation hors du commun et par la même occasion exaucé son rêve d’enfance : échanger 5 poules contre une jument ! L’aider à s’occuper de Wendy me permettait de passer encore plus de temps avec lui. 

Pendant ces moments AVEC mon père je me sentais vue. Je me sentais importante.

Cependant, en grandissant, j’ai commencé à préférer les activités avec mes amies. Dire « non » aux propositions de mon père pour l’accompagner me faisait culpabiliser en voyant sa déception. Souvent, je ratais mes activités pour ne pas le blesser, négligeant alors ce qui était important pour moi.
Ça te parle ?

 

Ce besoin de me sentir importante se rejoue avec mon compagnon. Un homme très indépendant qui parcourt la France en voiture la semaine et s’entraîne pour des triathlons le week-end. Cela défie ma conception de « être importante = passer beaucoup de temps ensemble » et me pousse dans mes retranchements :

Comment me sentir importante même si on ne se voit pas tous les week-ends ?
Comment ne pas oublier ce qui est important pour moi tout en passant du temps avec lui ?
Comment composer avec nos rythmes respectifs pour créer un « ET » ? 

 

2. Être importante = me sentir responsable

Le week-end dernier, mon frère, ma belle-sœur et mes neveux de presque 3 et 6 ans sont venus me voir à Nantes. Habitant au Luxembourg, ils ont parcouru 1540 kilomètres et 20 heures de route, aller-retour, pour me rendre visite.

Habituellement, avec les enfants en bas âge, c’est moi qui prends le train pour aller les voir. Cela me semble « normal ». Leur proposition de venir me voir et faire toute ce trajet m’a fait m’a fait très plaisir et me sentir importante. 

Mais si une partie de moi était comblée et très touchée qu’ils viennent, une autre culpabilisait. Je culpabilisais qu’ils fassent autant de kilomètres. Je m’inquiétais même en pensant que s’ils avaient un accident, ce serait de ma faute. Sans compter que je me sentais coupable d’ajouter à leur fatigue déjà éprouvée par la gestion de deux jeunes enfants.

Cette situation m’a fait réaliser que j’associe aussi « être importante » à « me sentir responsable ». Ce qui en plus d’alourdir ma charge mentale, me fait passer à côté du plaisir de me sentir importante. Grrrr. Je me fatigue d’avoir la sensation que tout repose sur mes épaules. Je ne les ai pas forcés à venir. ILS m’ont proposé de venir. Pourquoi ne pas juste savourer ?

J’ai mis un peu de temps mais j’ai fini par comprendre que toutes ces associations sont des diversions pour me détourner de ma difficulté à recevoir. Ma difficulté à accueillir qu’on puisse faire des milliers de kilomètres pour me voir sans aucune autre raison que vouloir passer du temps avec moi. 

 

3. Être importante = pour rien, pour qui je suis 

En parlant de la venue de mon frère et sa famille à mes amis je me suis sentie submergée par une forte émotion. La même émotion m’a envahie quand ma thérapeute m’a demandé « et ce serait comment d’imaginer qu’ils sont venus sans raison, juste pour toi ? ». 

Petite, j’ai intégré que j’étais importante aux yeux de mes parents si j’étais sage, si j’avais des bonnes notes, si j’étais polie… si je faisais quelque chose. Cette expérience avec mon frère m’apprend que je suis importante « juste » pour qui je suis.
Est-ce que j’y crois ?
Est-ce que je me sens digne d’être importante ? 

Je sais au fond de moi que la réponse est oui, pourtant ce n’est pas facile de pleinement le vivre. 

 

Toutes ces associations me font toucher une problématique existentielle universelle : dans un monde qui valorise constamment le « faire » sur l' »être », il est facile d’oublier que notre existence a du sens en elle-même. 

Se sentir important sans aucune raison spécifique peut sembler déroutant dans un monde où la valeur personnelle est souvent mesurée par des réalisations et des rôles sociaux. Cependant, j’ai besoin de me rappeler que notre importance ne doit pas être conditionnée par ce que nous faisons ou par les titres que nous portons. Être importante pour rien, simplement pour qui je suis, est une vérité fondamentale que j’ai peu expérimentée.

Alors je capitalise sur cette expérience pour transformer ma réalité et intégrer qu’être importante ne nécessite aucune justification extérieure ou accomplissement particulier. Cette importance intrinsèque provient de mon essence même, de la singularité que j’incarne chaque jour.

Pour me rappeler que chaque personne, moi y compris, apporte quelque chose d’unique à ce monde simplement en étant elle-même. Cette unicité est ce qui nous rend précieux. Les moments où nous nous connectons avec les autres, où nous ressentons et partageons des émotions, où nous offrons notre présence authentique, sont des preuves que notre importance dépasse les critères conventionnels.

 

Conclusion

Dans « être importante », je mettais à tort l’accent sur « importante », alors que toute la valeur est dans l’ « être ».

Ces réflexions m’ont permis de me rappeler que ma valeur intrinsèque ne dépend pas de mes actions, de mon rôle ou encore du temps que quelqu’un veut bien passer avec moi. Être importante « pour rien » signifie reconnaître que mon existence même est suffisante pour justifier mon importance. Cela nécessite de s’accepter sans conditions et de s’éloigner des attentes sociétales qui valorisent le « faire » au détriment de l' »être ». En me considérant comme précieuse pour ce que je suis, je peux véritablement apprécier les connexions authentiques avec les autres et vivre pleinement chaque instant. En me reconnaissant comme importante simplement parce que j’existe, je peux inspirer les autres à faire de même, créant ainsi un cercle vertueux de reconnaissance et d’amour inconditionnel.

Curieuse de vivre la suite pour voir comment j’intègre tout ça. 

Ça résonne comment pour toi cette notion « d’être importante » ? 

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