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« Plan » ou « Pas de plan », telle est la question ? 

« Faire des plans c’est mon dada ».
Je suis allée vérifier, c’est une expression des années 80 temporellement à propos !
Je masterise l’art de planifier. J’aurais sûrement été une très bonne stratège de guerre. Je me vois bien penchée pendant des heures sur une carte à déplacer plein de petits bonhommes, de petits chevaux, de canons pour anticiper toutes les attaques possibles et  prévoir les plans B, C, D… Z.

Jusqu’à mes 27 ans mon plan de bataille était calé au millimètre près :
– Être une petite fille bien sage qui ne fait pas de vague.
– Être une grande sœur aimante et protectrice. Bon ok chiante aussi et un peu étouffante ! Et surtout très tôt dans mon plan il y avait : rester proche de mon frère et de sa famille quand je serai grande. Je peux vous dire qu’il ne m’a pas facilité la tâche en bougeant souvent, dans tous les sens et même jusqu’au bout du monde !
– Étudier le piano pour avoir une bonne culture musicale et faire de la danse classique pour me tenir droite. Heureusement j’ai réussi à aussi faire des sports co pour canaliser mon énergie.
– Réussir à l’école. Habitant à la campagne le plan était sans surprise : maternelle, primaire, collège à Mussidan ; lycée à Périgueux ; prépa à Bordeaux. Études supérieures dans une grande ville de France qui s’est avérée être Paris.
– Réussir professionnellement : Avoir une carrière d’ingénieur avec un poste à responsabilité… et la pression qui va avec ! Avoir un bon salaire pour être autonome et indépendante.
Oui mamie !
– Réussir socialement : Avoir des amis extraordinaires avec qui partager, échanger, grandir, voyager et faire la fête. Et bien sûr rencontrer mon prince charmant, me marier et avoir des enfants avant 30 ans. 

J’étais globalement bien partie pour faire un sans-faute. J’étais à 2 doigts de décrocher le 20/20. De devenir la « Napoléon des stratèges de plan de vie ». Mon tricorne était à portée de tête… Quand BIM, le plan est parti en sucette. 

C’était pas le plan de sortir des rails.
C’était pas le plan de faire de la socio-anthropologie et de reprendre mes études en parallèle du boulot.
C’était pas le plan d’inventer et de créer mon job et mon équipe chez Danone.
C’était pas le plan de voyager dans autant de pays.
C’était pas le plan d’acheter seule un appartement et de rester 10, 15, 20 ans à Paris.

C’était pas du tout le plan de faire un burn-out.

C’était pas le plan de faciliter des cercles de parole pendant le confinement (qui n’était pas le plan lui non plus).
C’était pas le plan de devenir entrepreneur et me mettre en insécurité financière.
C’était pas le plan de me lancer dans l’accompagnement, la Gestalt, la dance médecine et co-animer des retraites.
C’était pas le plan de lancer un blog et encore moins d’imaginer un jour vouloir écrire un livre.
C’était pas le plan, à 40 ans, de reconstruire une nouvelle vie près de l’océan, d’y retrouver et rencontrer des gens formidables, d’y réinventer et récréer un nouveau job.
C’était pas le plan, à 40 ans, de me lancer dans une relation « sans plan ».
C’était pas le plan, à 40 ans, de me remettre à faire des plans…

Vous l’aurez compris, lister tous ces « c’était pas le plan » m’a fait réaliser que mon plan initial était bien en deçà de tout ce que j’avais finalement pu vivre, traverser, découvrir, expérimenter ».
Ce qui me réussît le plus dans ma vie c’est toutes les fois où ça n’a pas été le plan et ça j’ai mis 40 ans à le comprendre.

Nouveau projet pro, nouveau lieu de vie, nouvelle relation. Certes je n’ai pas suivi le plan mais telle le phœnix j’ai su renaître de mes cendres et me remettre à rêver.

Alors depuis presque 2 ans j’apprends à expérimenter le « pas de plan ». Le Napoléon en moi est en panique comme vous pouvez vous en douter. Mais heureusement, de même que Djumbo a sa plume, moi j’ai mes lunettes de plongée. Car s’il y a bien une chose que j’ai comprise c’est que pour vivre le « pas de plan » il n’y a pas d’autre solution que de plonger et se laisser porter par le courant. 

Plan/Pas de plan, je me retrouve bien dans ma capacité à passer d’une polarité à l’autre. Le 180 degré ça me connaît !!!
Et ben il n’est jamais trop tard pour faire du nouveau. Très Gestalt de faire du nouveau.

J’ai envie d’avoir des plans. J’aime faire des plans ! Si je n’avais pas élaboré mon plan de vie parfaite je n’aurais pas été capable de lister tous les « pas de plan » ! Mais j’ai bien compris que s’accrocher au plan initial comme une moule à son rocher c’est pas le bon plan ! J’ai compris que la solution pourrait ressembler à : avoir un plan, poser un cap et lâcher le plan pour le laisser vivre et accueillir ce qui se présente. Bon ok plus facile à dire qu’à faire mais c’est l’idée!  

Alors je n’enterre pas mon costume de Napoléon qui s’échine à vouloir tout planifier. Je le pousse un peu pour faire de la place à ma tenue de plongeuse. Mon tricorne dans une main, mes lunettes de plongée dans l’autre. 

Et vous savez quoi, pour mes 40 prochaines années j’ai plein de plans dont un hyper important : avoir à mes côtés mes frères et mes soeurs de sang et de coeur. J’ai tellement de chance d’être aussi bien entourée. Ceci étant dit – inch’allah – le plan est posé, il n’y a plus qu’à le laisser vivre !

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crédit photo @Julie Naudet

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