Saison 2 – Épisode 3
RENAÎTRE de moi-même
« Aide toi, le ciel t’aidera » Jean de la Fontaine
Nous sommes déjà début septembre. Je rentre d’une semaine expérientielle riche et puissante – Chemin de Soi – proposée par Christine Marsan. Et je sens qu’il me manque encore la clé de compréhension de ce que je suis venue y faire, de pourquoi j’ai répondu à l’appel ?
Pendant cette semaine j’ai pu sentir au plus profond de mes cellules combien vivre pleinement connectée au présent m’ouvre un espace des possibles magnifique. Et au contraire combien lutter contre les aléas de la vie me ferme, me fait perdre mes moyens et me fige.
J’ai touché des états de sérénité et de paix d’une rare beauté. J’ai eu des ressentis puissants lors des rituels proposés et des moments de rencontre merveilleux avec la nature, en particulier avec les arbres. Je ne vois pas encore de lutins mais j’ai réellement expérimenté le fait de me sentir appelée et de répondre à l’appel de la forêt. Ouhaou.
Une de mes intentions était d’oser vivre dans mon authenticité et d’ouvrir mon cœur. J’ai joué le jeu à fond. Ça n’a pas toujours été des plus confortable mais qu’est-ce ça a été riche et guérisseur. Je n’ai aucun regret. Au contraire, j’ai bien conscience que c’est justement parce que j’ai ouvert mon cœur que j’ai pu plonger pleinement dans ce que j’avais à vivre cette semaine et que je me suis sentie pleinement vivante. Le cadeau inattendu : expérimenter « en live», vivre dans ma chair, le fait de sortir de la dualité. Prendre le risque de vivre c’est accepter de rencontrer le plus beau – car oui il y a eu des moments magiques et des moments de grâce – comme le plus douloureux. Ce n’est pas l’un OU l’autre c’est l’un ET l’autre tel un tout qui danse la danse parfaite de l’impermanence de la vie.
La récolte est belle mais mon côté « toujours plus » cogne fort.
Alors que je suis en train de déguster un café, le visage caressé par les rayons du soleil c’est la fulgurance. Les liens se font, le sens se dessine et la joie qui m’envahit me fait sentir que c’est juste.
Ça fait 9 mois que je suis sortie de l’autoroute de ma vie. Certes ça allait vite, c’était dense, excitant, grisant mais c’était aussi stressant, épuisant et très contraignant. Être toujours à 200 à l’heure me fatiguait, prendre uniquement les sorties fléchées me nouait le ventre et je sentais de plus en plus le poids des péages peser sur moi. Devoir rendre des comptes sur ma performance et payer de mon énergie vitale pour continuer cette course folle dans laquelle je me racontais que je réussissais n’était plus possible.
J’ai préféré opter pour les petites routes de campagne. Prendre le temps d’admirer le paysage, de m’arrêter où ça me chante, d’aller à mon rythme, de ne devoir rendre des comptes à personne à par moi.
9 mois pour m’explorer, explorer de nouveaux mondes, expérimenter le vivant, vibrer, errer, accueillir l’imprévu, apprendre à passer du contrôle à l’émergence, apprendre à faire confiance, vivre.
Je ne peux pas m’empêcher de relier ces 9 mois au temps d’une grossesse. Aussi fou que cela puisse sembler, je réalise aujourd’hui que ces 9 derniers mois je suis enceinte de moi, je porte ma propre renaissance, je deviens ma propre mère.
Ce que j’ai vécu fin août devient alors une évidence. Fin août, avec un peu d’avance, j’ai accouché de moi. Et comme toute sortie de matrice le passage fut inconfortable, difficile, douloureux … mais aussi libérateur et salvateur.
J’avais posé 2021 sous le signe de la renaissance, je ne pensais pas si bien dire.
Ma nouvelle date d’anniversaire est le 26 août 2021 !!! Je suis aux premiers jours du reste de ma vie, j’ai les poumons gonflés à bloc, le cœur grand ouvert et prêt à accueillir la suite.
Merci à toutes les sages-femmes et tous les maïeuticiens présents dans ma vie. Merci pour votre présence à mes côtés pendant cette grossesse singulière et pour votre soutien dans ce passage initiatique.
Dans cette nouvelle vie je m’engage à passer de l’indépendance – avancer seule, faire toute seule sans l’aide de personne – à la co-dépendance : partager, co-construire avec l’autre sans m’oublier, sans me perdre et en apprenant à faire rayonner la beauté et la puissance du 1 + 1 = 3.
On dit souvent « quand le disciple est prêt le maître arrive ». Je revisite cet adage avec mes mots : « quand tout est juste les TP arrivent ». Et quel TP !