Thomas, 2 ans et 9 mois, maître spirituel!
La semaine dernière j’ai passé une semaine magnifique chez Pierre, mon frère, Yola, ma belle-sœur et Thomas, mon neveu de 2 ans et 9 mois, beau petit garçon plein de vie, super dégourdi et avec de la suite dans les idées!
J’ai pris un plaisir immense à « m’occuper de lui » mais si je suis tout à fait sincère il s’est aussi beaucoup occupé de moi et m’a apporté énormément. Je vois en lui mon plus grand maître spirituel et j’ai eu envie de mettre en mots son enseignement
- Auprès de lui je me reconnecte à mon âme d’enfant:
– Tout est matière à l’émerveillement, chaque seconde est importante, à chaque instant il se passe quelque chose d’unique et de remarquable, toute observation est verbalisée : « tu as mis tes chaussettes », « oh une petite mouche », « le monsieur il est pas content », « la petite fleur elle est fermée », « on se lave les mains dans la fontaine »… En quelques minutes à peine je fais comme lui et commente tout ce que je vois, ce que je ressens. Cela me connecte totalement au moment présent et crée un dialogue riche et vivant entre nous.
– L’invisible devient visible, le « faire semblant » n’a pas de sens, tout est « pour de vrai »: par exemple nous avons passé un long moment à réparer la moto (en plastique) a l’aide de nombreuses visseuses (des morceaux de bois) et des « petits chiffons » (des feuilles) (cf. Photos).
Je rentre dans son jeu, je le rejoins dans sa réalité, mon cœur sourit et je m’émerveille de son imagino-réalisme. Que c’est beau, joyeux, vivant de le voir visser vraiment avec une fausse-vraie visseuse la fausse-vraie moto cassée.
– Des nouveaux mots font leur apparition: on met le « scaq » (le casque) pour faire de la moto, on mange des « pips » (des chips) pour l’apéro, on montre le « récureuil » (écureuil) sur le biberon. Et parfois je trouve une grande logique dans ses adaptations: on va voir si le « cacteur » a apporté le courrier. Ben oui, le Courrier apporté par le Cacteur c’est plein de bon sens!!!
Ces innovations verbales m’amusent beaucoup! Et au delà de l’amusement je leur porte une grande valeur. Elles sont sa signature, sa mise en mot singulière du monde qui l’entoure.
- Auprès de lui je lâche croyances et préjugés.
En une semaine, nous avons re re re re re re re re re re re re re re re re re-fait le « puzzle du manège ». Moi qui d’habitude ne supporte pas la répétition, je me suis laissée à chaque fois emporter par son enthousiasme: « on refait ? » me disait-il avec un immense sourire, le puzzle à peine terminé. Ben oui on refait ! Et effectivement c’est différent de la fois d’avant: il ne commence pas par la même pièce, il ne voit pas les mêmes détails… mais aussi il re-rigole avec autant de plaisir sur une anecdote passée les fois d’avant, il se rappelle de conseils pour assembler 2 pièces ce qui me fait réaliser que refaire lui fait travailler sa mémoire et intégrer dans le corps.
Longtemps je me suis fait croire que « refaire » était pénible, une perte de temps. Aujourd’hui je sais que je ne refais jamais 2 fois la même chose et que chaque expérience est unique donc précieuse.
- Auprès de lui je trouve qu’exprimer ses besoins c’est finalement pas si compliqué! Il sait ce qu’il veut/ne veut pas et l’exprime très clairement: « c’est Charlotte qui donne le bain », et le lendemain « non pas Charlotte c’est maman qui donne la main », « papa je veux que tu dessines un gros aigle », « moi j’ai fini de manger moi » (même si on assiette est encore pleine). C’est limpide, c’est exprimé, il n’y a pas de sous entendu, ni de non-dit. Cela ne veut pas dire que tout est forcément acceptable mais la baseline est posée et la discussion/négociation peut alors commencer. Enfantin!
Merci Thomas pour ton enseignement.
Merci Pierre et Yola de votre accueil et de ces moments simples et magnifiques passés ensemble.
Je vous aime fort
Tatie Charlotte