Me voilà de retour à Paris après une semaine à la montagne. La montagne me ressource, la montagne m’apaise, la montagne me stabilise, la montagne me dynamise, la montagne m’émerveille, la montagne me fait me sentir vivante.

J’ai la chance d’avoir pu apprendre à skier très jeune. Après ma 3ème étoile j’ai skié quelques années avec mon grand-père et ma mère. Je ne prenais pas un grand plaisir à ski. Je passais partout mais ne ressentais pas de grands frissons. Pourtant ces moments tous les 3 sont gravés à jamais dans ma mémoire.

Puis mon grand-père est tombé malade et je ne me rappelle plus vraiment comment ni pourquoi j’ai décidé de tenter le snowboard. Malgré les bleus aux genoux (même avec les genouillères de volley-ball !), le coccyx en feu et le dos endolorit (j’ai découvert des muscles dorsaux dont je ne soupçonnais pas l’existence !) j’ai très vite rencontré de belles sensations de glisse, de vitesse et d’adrénaline. Et oui, l’appel des bosses est très vite arrivé. Chaque descente était agrémentée de sauts plus ou moins foufou repérés du télésiège. L’année d’après mon frère me rejoignait dans la team des snowboarders et nous avons partagés quelques belles semaines de sensations fortes et de grands frissons.

Pendant pas mal d’années j’ai délaissé les montagnes enneigées pour partir explorer le monde. Du coup quand je suis remontée sur mon snow il y a quelques années j’étais restée avec les sensations de ma jeunesse. Mais ma tête elle freinait des 4 fers !! J’étais crispée et très très tendue… en fait j’avais peur de me lâcher comme avant et me faire mal. La résultante : dès le premier jour j’avais les mollets en feu et la cuisse gauche éclatée (je suis goofy = c’est ma jambe gauche qui est derrière et bosse bien plus que la droite).

Cette année fut toute autre. Alors que la neige était assez glacée le matin et en mode gros sel ou soupe l’après midi – on avait un grand soleil, on ne pouvait pas tout avoir – j’ai kiffé grave ! J’ai retrouvé les sensations de ma jeunesse. Insouciante et légère sur ma planche, j’ai dévalé les pistes à toutes vitesse en faisant confiance à mes jambes et ma technique à chaque passage de verglas et quand je me sentais aller un peu beaucoup trop vite. J’ai vraiment senti combien le lâcher-prise de ces dernières années, la souplesse & la fluidité qui s’invitent dans ma vie depuis plusieurs mois, ma confiance dans la vie qui grandit de jour en jour se sont aussi invités dans mon corps et par conséquent dans ma façon de snowboarder. Et au-delà des sensations retrouvées et des (mini) bosses re-tentées avec plaisir j’ai eu beaucoup beaucoup moins mal aux jambes. Bon ok le dernier jour mon mollet et ma cuisse gauche faisaient pas les fiers mais j’ai tenu toute la semaine avec un rythme soutenu. 🎉

Que c’est bon de sentir ces espaces où je m’assouplis, je me relâche et me dépose dans l’expérience, laissant la peur au placard le temps d’un instant.

Cette semaine m’a aussi amené à voir les espaces où j’étais encore dans le contrôle… ouf j’ai encore des TP à explorer !!!

Et vous, quels sont les espaces où vous sentez que vous pouvez plonger et que la peur perd du terrain ?

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