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En Corps du cinéma

Aujourd’hui je suis retournée au cinéma. Ça faisait plus de 2 ans que je n’y avais pas remis les pieds… moi qui y suis allée minimum une fois par semaine des années durant.

J’avais rdv avec mon ami Olivier à Châtelet Les Halles. Alors que je marche dans le couloir menant au ciné une vague d’émotion m’envahis. Ce couloir je l’ai arpenté des centaines de fois dans ma vie d’avant quand, épuisée après une longue et dense journée de travail, je me décidais au dernier moment à aller au ciné pour fuir une soirée en solitaire à continuer à bosser devant une série. Dans le RER B je regardais les horaires et traversais ce long couloir qui mène au ciné au pas de course, choppant un truc à grignoter au passage. Je m’écroulais alors dans mon fauteuil attendant avec impatience de pouvoir me mettre dans la peau de quelqu’un d’autre et oublier ma vie le temps du film.
Alors que je marche dans ce couloir tout remonte. Je suis touchée de me reconnecter à la Charlotte d’avant. Je l’avais oubliée. Et si j’ai changé de vie, je n’ai pas envie de l’oublier car elle fait partie de moi. Je l’aime cette Charlotte qui était shootée au boulot et au stress. Elle m’a permis de vivre des aventures extraordinaires et d’apprendre beaucoup.
Je suis touchée aussi car je réalise combien aller au cinéma m’avait manqué. Ça aussi je l’avais oublié.

Aujourd’hui l’ambiance est tout autre. À commencer par l’heure à laquelle je me retrouve dans ce couloir. Je vais à la séance de 11h35! Je n’avais pas fait ça depuis mes 8 ans avec ma grand-mère.
Il y a peu de monde. Je suis en avance, je marche lentement. Les fast-food dans le couloir n’ont pas changé. Je prends le temps de regarder les affiches des films qui passent en ce moment. Je me reconnecte à tous ces sentiments, je me laisse traversée par les émotions présentes. Que c’est bon de prendre le temps.

Nous allons voir En Corps de C. Klapisch. Belle continuité de connexion à la Charlotte d’avant: celle qui a fait des années de danse classique à chercher la perfection dans la rigueur puis qui « sur le tard » a commencé le hip-hop pour contacter la rebelle endormie et s’est retrouvée sur scène devant plus de 1000 personnes moins d’un an après avoir commencé (je raconte mon histoire avec la danse dans cet article: « De la danse classique à la danse médecine, du contrôle à l’intuition »).
Et puis comment ne pas rester insensible à l’accident qui fait basculer une vie. A ce point de non retour qui fait commencer une deuxième vie, riche et emprunte de la première, mais différente à plein de niveaux.

C’est d’ailleurs le titre que j’ai choisi pour ma série littéraire, « En route vers ma deuxième vie ». Car oui je suis en route pour une autre vie. Une autre vie qui me permet de pouvoir aller au cinéma un jour de semaine à 11h35 !!!
Et j’entends mon cœur qui me « En-Corps » !!!

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